Chronique n° 91 du 26 mai 2025

Copyright © HERGE-TINTINIMAGINATIO 2025

Quick et Flupke ou les gamins de Bruxelles

En ce moment, il y a une double actualité liée à Hergé. Tout d’abord, il s’agit de célébrer le 118e anniversaire de sa naissance. En effet, le grand maître de la BD belge est né le 22 mai 1907 à Etterbeek. Cela souligne, en tout cas, que Georges Remi (enterré au cimetière du Dieweg à Uccle) doit avant tout être considéré comme un vrai Brusseleir. Pas étonnant dès lors qu’il ait créé la fameuse bande dessinée Quick & Flupke. Et comme le hasard fait bien les choses, la Galerie Champaka, pour fêter ses 15 ans, propose, jusqu’au 14 juin, en ses locaux de la Rue Ernest Allard, un florilège de la production « quicketflupkienne ». Une expo à voir par tous ceux qui aiment Hergé et… Bruxelles !

C’est à partir du 23 janvier 1930, quelques mois seulement après l’apparition de Tintin et Milou, que la série Quick et Flupke surgit dans les colonnes du journal Le Petit Vingtième. Cette bande dessinée proposait, à raison de deux pages par semaine, les farces et attrapes concoctées par son créateur, Hergé en l’occurrence. Elle mettait en scène le quotidien de deux ketjes de Bruxelles. Leurs aventures, ponctuées de nombreuses blagues, se déroulaient aussi bien chez eux que dans la rue ou à l’école. Parce qu’ils aimaient bien défier l’autorité incarnée par l’officier de police du quartier, se profilait un troisième personnage intitulé l’Agent 15. Parfois nargué par les deux enfants, celui-ci pouvait être leur complice dans certaines de leurs farces…

Après la disparition du Petit Vingtième en mai 1940, Quick et Flupke virent leurs exploits réapparaître, d’abord dans le quotidien flamand Het Algemeen Nieuws, puis dans le tout jeune journal Tintin. C’est à partir de là que furent édités plusieurs albums en couleurs de Quick et Flupke. Le onzième et dernier album sortit en janvier 1969. Après le décès d’Hergé (en 1983), la série se poursuivit, pendant quelques temps, sous forme de dessins animés, à l’initiative de Johan De Moor…

Héritiers d’une tradition mettant en évidence les frasques des enfants face aux adultes, Les Gamins de Bruxelles s’imposèrent, dans l’œuvre d’Hergé, comme l’antithèse des aventures du vaillant reporter et de son chien bavard. Les plaisanteries de ces deux garnements bruxellois permirent au génie belge de donner libre cours à son humour le plus débridé. Il put développer son extraordinaire invention graphique, allant même jusqu’à réaliser des gags totalement muets, se jouant ainsi des codes de la bande dessinée. Incontestablement, Quick et Flupke fait partie de ces faces cachées de Georges Remi qu’il faut redécouvrir…

Paul Grosjean

Chroniqueur historique

+32 477 336 322

paul@metropaul.brussels

www.tresorsdebruxelles.be